Mauvaise météo pour la sécurité alimenta Mauvaise météo pour la sécurité alimentaire
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La France vit-elle encore sous un climat tempéré ? C’est une question que l’on peut se poser, tant les phénomènes météo extrêmes s’y sont multipliés ces dernières années. Une conséquence probable du changement climatique, avancent les experts. On a en mémoire les pluies diluviennes inédites, d’intensité tropicale, qui ont frappé en plein mois de juillet plusieurs régions françaises, conduisant à des inondations dramatiques de champs de céréales et de prairies dans la Marne, les Ardennes, etc. En blé, on impute à ce même changement – et cette fois à des sécheresses à répétition – le plafonnement des rendements observés depuis une quinzaine d’années, avec une variabilité interannuelle marquée. Un constat valable aussi pour l’Europe.
En 2020, la moisson a été historiquement basse, juste derrière celle de 2016, avec à chaque fois des causes météorologiques. On voit bien que l’incidence de ces coups de Trafalgar augmente, alors que l’origine France avait traditionnellement une réputation de régularité et de source d’approvisionnement très sûre.
Mais il n’y a pas qu’en France… De sécheresses records en inondations spectaculaires, la météo mondiale 2021 est mauvaise pour plusieurs régions agricoles d’importance, et les catastrophes de cette année sonnent l’alarme sur la sécurité alimentaire de la planète. Il est stupéfiant de voir l’assèchement à de larges endroits du fleuve Paraná, en Argentine, du jamais vu depuis 1944, et un phénomène qui a démarré il y a deux ans. En temps normal, cette artère économique sud-américaine, deuxième système fluvial du continent, a un débit comparable à celui du Mississipi ! Son lit désespérément bas affecte les exportations agricoles non seulement du pays, mais aussi celles de ses voisins du Paraguay et de la Bolivie. En Chine, la province très peuplée du Henan a reçu mi-juillet l’équivalent d’une pluviométrie annuelle (645 mm) en trois jours. Dans cette litanie des excès, ajoutons les vagues de chaleur et les méga-sécheresses qui ont frappé l’ouest des États-Unis, l’Inde, etc.
Pas étonnant, dans de telles conditions climatiques, que les prix des produits de base aient grimpé, et que derrière des crises alimentaires soient apparues, comme à Madagascar et en Iran.
La sécurité alimentaire revient au premier plan de l’actualité, après les terribles émeutes de la faim de 2008, à la faveur des désordres climatiques. Et comme les crises politiques sont toujours en embuscade derrière les crises alimentaires, il n’est pas surprenant de voir les Chinois muscler leur programme de stockage, eux qui possèdent déjà la plus grande réserve alimentaire du monde. L’UE devrait en prendre de la graine, elle qui vient d’adouber un projet quasi-décroissant pour sa future Pac, dont on sait qu’elle va faire chuter la production agricole…
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